Tatiana de Rosnay 2020

Questions fréquemment posées

Question : Comment est née l’histoire de « Elle s’appelait Sarah » ?
Réponse :
Je me suis toujours intéressée à la mémoire des lieux. Je reste convaincue que les murs gardent en eux la trace et l’esprit de ce qu’ils ont pu abriter en événements douloureux. C’était d’ailleurs le thème d’un de mes romans « La mémoire des murs ». À l’occasion de ce livre, je suis allée rue Nelaton dans le XVe arrondissement. Née au début des années 1960, je n’ai pas appris les details de la rafle du Vel d'Hiv à l’école. J’ai commencé à me documenter. Au fur et à mesure de mes recherches, j’ai été tour à tour effondrée, bouleversée, choquée, blessée. C’est pour tenter de réparer cette blessure que j’ai écrit ce livre.
Q : Sarah et sa famille sont-elles basées sur des personnes qui ont vraiment existé en 1942 ?
R :
Non, ces personnages sortent de mon imagination. Mais ma fille Charlotte, qui avait 11 ans au moment où j’ai écrit ce roman, a été mon inspiration principale pour me permettre de façonner ce personnage.
Q : Etes vous Julia Jarmond ?
R :
Non ! Même si beaucoup de mes lecteurs sont persuadés du contraire. Julia est Américaine et je suis Franco-Anglaise. J’ai un mari merveilleux qui n’a rien à voir avec l’arrogant Bertrand Tézac, le mari de Julia. Je n’ai pas de fille qui s’appelle Zoe, mais un fils de 30 ans, Louis, et une fille, Charlotte, 28 ans. La seule chose que j’ai en commun avec Julia c’est que nous avons toutes deux été journalistes.
Q : Combien de temps avez-vous mis pour écrire ce roman ?
R :
Un an pour les recherches, deux ans d’écriture et deux ans pour le faire publier.
Q : Comment avez-vous fait vos recherches ?
R :
J’ai lu tout ce que j’ai pu trouver concernant la rafle. (Cette liste de livres est à la fin de mon roman). Je suis allée plusieurs fois à Drancy et à Beaune la Rolande. Et j’ai rencontré des rescapés de la rafle, des moments inoubliables.
Q : Pourquoi avez-vous écrit Elle s’appelait Sarah en anglais ?
R :
Mon père est français, ma mère anglaise, et j’ai appris les deux langues en même temps. J’ai été élevée en France, aux USA et en Angleterre. Tous mes romans précédents sont en français. Mais pour écrire sur ces pages sombres de l’histoire française, je me suis en quelque sorte servie de la distance que me donnait la langue anglaise. Je ne l'ai pas traduit moi même, car je ne suis pas traductrice, même si je suis bilingue, et je pense qu'il faut un certain recul sur son propre travail pour pouvoir se traduire soi même.
Q : Le titre original de votre roman est Sarah's Key ce qui veut dire La Clef de Sarah en anglais. Pourquoi ne pas avoir gardé ce titre ? Le titre français fait-il référence à la chanson de Jean-Jaques Goldmann ?
R :
C'est une décision éditoriale des Editions Héloise d'Ormesson. Je trouve le titre français très beau, et il fait en effet penser à la chanson de Goldmann qui s'appelle "Comme toi" et qui évoque l'holocauste.
Q : Elle s’appelait Sarah a été traduit dans combien de langues ?
R : 40
, ce qui ne cesse de m’émerveiller.
Q : Avez vous aimé le film ?
R :
Oui, le film de Gilles Paquet-Brenner, avec Kristin Scott-Thomas et Mélusine Mayance dans le rôle de Sarah est un très beau film qui respecte parfaitement mon roman.
Q: Quand avez vous commencé à écrire ?
R :
A l'âge de 10 ans, j'ai écrit un court roman en anglais pour l'anniversaire de ma mère. Heureusement, elle m'a encouragée ! J'ai écrit un roman par an pendant une dizaine d'années, mais aussi un journal intime, des poèmes, des pièces de théâtre. Je suis venue à la publication avec L'Appartement Témoin, en 1992.
Q : Comment écrivez vous ?
R :
Je prends des notes sur un petit carnet, puis je les retranscris dans l'ordinateur. J'écris tard le soir et tôt le matin ! Mes premiers lecteurs sont mon mari Nicolas, puis mes amies proches Laure, Catherine, Chantal et Julia. Je mets entre un et deux ans pour écrire un roman.
Q : Qui sont vos écrivains préferés ?
R :
Daphne du Maurier, Virginia Woolf, Henry James, Irène Nemirovsky, Emile Zola, Guy de Maupassant, Patrick Modiano, Oscar Wilde, Charles Baudelaire, Edgar Allen Poe. Paul Auster, Joanna Trollope, Anita Shreeve, Penelope Lively, A.S Byatt, JM Coetzee, Maggie O’Farrell, Tracy Chevalier, Joyce Carol Oates, et Sarah Waters. Chez les auteurs français de ma géneration, j'aime le travail de Karine Tuil, Delphine de Vigan, Serge Joncour, Emmanuel Carrère, Philippe Claudel, et Arnaud Guillon.
Q : De quoi parle votre dernier roman ?
R :
Les Fleurs de l’Ombre explore la paranoïa d’une romancière bilingue à l’imagination fertile face aux possibles dérives de l’intelligence artificielle.

Frequently Asked Questions

Q: What was the inspiration for Sarah’s Key?
A:
I have always been interested in places and houses. And how places and houses keep memories, how walls can talk. Many of my books explore that theme. One of my novels (La Mémoire des Murs, the Memory of Walls) describes the rue Nélaton, in the 15th arrondissement, not far from where I live in Paris. That is where the great Vél d’Hiv roundup took place on July 16th 1942.
Q: How much did you know about what happened before you started writing?
A:
I realized I didn’t know much about what happened that day. I was not taught about this event at school, during the 70’s. And it seemed to be shrouded by some kind of taboo. So I started reading and researching.
Q: And what did you learn? How did it make you feel?
A:
As I progressed through my research, I was moved, appalled by what I discovered concerning the Vél d’Hiv roundup, especially about what happened to those 4000 Jewish children, and I knew I had to write about it. But I also knew it could not be a historical novel, it had to have a more contemporary feel to it. And that’s how I imagined Julia’s story taking place today, linked to Sarah’s, back in the 40’s.
Q: Please share a few words about the writing process.
A:
Writing Sarah’s Key was a powerful experience. Researching those dark times of France’s past, the Occupation, the Vichy years, was tremendously enriching. But sobering, too.
Q : Are Sarah and her family based on people who really existed in 1942 ?
A:
No, Sarah and her family come out of my imagination. But my daughter Charlotte, who was 11 years old when I wrote this book, was a major source of inspiration for Sarah. Sarah’s brother’s destiny is also an event I imagined, although I do believe it could have happened in real life.
Q : Are you Julia Jarmond ?
A:
No, although many of my readers think so ! Julia is American, I am half- English, half –French. I have a wonderful husband who has nothing to do with Julia’s arrogant husband, Bertrand. I do not have a daughter called Zoe, but a son named Louis and a daughter, Charlotte, who are now 25 and 23. The only thing I have in common with Julia is that we were both journalists.
Q : How long did it you take to write Sarah’s Key ?
A:
It took me one year to research it, two years to write it, and two years to get it published.
Q : What sort of research did you do to write Sarah’s Key?
A :
I read everything I could concerning the round-up (That book list is at the back of Sarah’s Key in its French version). I went to Beaune la Rolande and Drancy, several times. And I met Vel d’Hiv survivors, which were unforgettable moments.
Q : What language did you originally write Sarah’s Key in and why ?
A :
I wrote it in English. I felt that writing about such a sensitive French subject would somehow be easier for me if I used my “English” side, which gave me a certain distance. My father is French, and my mother is British and I grew up in France, USA and UK, learning both languages at the same time. All my previous published work is in French, but since Sarah’s Key, I write in English.
Q : How many languages has Sarah’s Key been translated into ?
A :
I believe it is now 40, which never ceases to amaze me.
Q : Did you like the movie directed by Gilles Paquet Brenner, starring Kristin Scott Thomas and Mélusine Mayance as Sarah ? (released in the USA in spring 2011)
A : I
did, very much so, and I thought it was very faithful to my book.
Q : What is your new book about ?
A :
Flowers of Darkness explores the paranoia of a bilingual writer with a fertile imagination faced with artificial intelligence’s possible threats.
Q: Who are your favorite authors?
A:
Daphne du Maurier, Virginia Woolf, Henry James, Irène Nemirovsky, Emile Zola, Guy de Maupassant, Oscar Wilde, Charles Baudelaire, Edgar Allen Poe. And Paul Auster, Joanna Trollope, Anita Shreeve, Penelope Lively, A.S Byatt, JM Coetzee, Maggie O’Farrell, Tracy Chevalier, Joyce Carol Oates, and Sarah Waters.
Q : What first got you interested in writing?
A:
I first started writing when I was 11 years old, in 1972. I was already a book worm and several books had inspired me : Anne Frank’s diary, “Rebecca” by Daphne du Maurier and the “Young Vistors ” by 9 year-old Daisy Ashford. For my mother’s birthday, I decided to write her a short novel and she was most encouraging when she read “A girl called Carey”, the 80 page, hand-written story in English, of a poor little rich girl in 19th Century London. I wrote a book a year for my family. I was already then firmly convinced I was going to be a writer. But I did not seek publication till 1992.
Q : Describe your writing process.
A : I take notes when I am preparing a novel and while I am writing it. I write early in the morning and late at night. My first readers are my husband Nicolas and my close friends Laure, Catherine, Chantal and Julia, who have more or less read everything I’ve written, even the unpublished stuff ! It takes me a year or two to write a novel.